Un choix controversé pour alimenter ses datacenters.
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Microsoft a récemment pris une décision audacieuse pour répondre aux besoins énergétiques croissants de ses centres de données dédiés à l'intelligence artificielle (IA) : un partenariat avec la centrale nucléaire de Three Mile Island aux États-Unis. Cet accord de fourniture d'électricité sur 20 ans, annoncé par la BBC, pourrait aider l'entreprise à alimenter ses infrastructures tout en réduisant ses émissions de carbone, mais il soulève également des questions sur la sécurité et la fiabilité de l'énergie nucléaire.
Pourquoi Microsoft se tourne vers l'énergie nucléaire ?
Face à la demande exponentielle d'énergie pour faire fonctionner ses datacenters, Microsoft explore des options pour réduire ses émissions de carbone. L'énergie nucléaire est considérée comme une alternative plus propre par rapport aux sources traditionnelles comme le pétrole ou le charbon, car elle n'émet pas directement de CO₂. Cet accord avec la centrale de Three Mile Island s'inscrit donc dans une stratégie visant à allier performance énergétique et réduction de l'empreinte carbone.
En effet, les datacenters utilisés pour les applications d'IA consomment d'énormes quantités d'énergie. Ces infrastructures tournent en continu et nécessitent des ressources importantes pour gérer les flux massifs de données, tout en maintenant une stabilité opérationnelle. L'énergie nucléaire, avec sa capacité à produire des quantités importantes d'électricité de manière constante, est une solution idéale pour les entreprises cherchant à combiner efficacité énergétique et écologie.
Un choix historique mais controversé
Le site choisi par Microsoft n’est pas sans histoires. La centrale de Three Mile Island, tristement célèbre pour l'accident nucléaire de 1979 sur son unité 2, a marqué l’histoire de l’énergie nucléaire aux États-Unis. Bien que cet incident n'ait causé aucune victime directe, il a provoqué une crise de confiance majeure dans cette source d’énergie, alimentant les débats sur les risques associés aux centrales nucléaires.
Après avoir fonctionné durant des décennies, la centrale a été fermée en 2019 pour des raisons économiques. Le projet actuel prévoit de redémarrer l’unité 1, qui n’a jamais connu d’incident, d'ici à 2028. Constellation Energy, exploitant de la centrale, investira 1,6 milliard de dollars pour sa remise en service, créant ainsi environ 3 400 emplois directs et indirects.
Une tendance parmi les géants de la tech
Microsoft n'est pas la seule grande entreprise technologique à s'orienter vers l'énergie nucléaire pour ses besoins énergétiques. Amazon, autre géant des services cloud, a également signé un accord similaire en début d'année. Cet accord est toutefois en attente d'examen par les régulateurs. Ces initiatives montrent bien que les géants de la tech cherchent à garantir des sources d’énergie stables, capables de supporter la demande toujours croissante de leurs infrastructures.
Une relance du débat sur l’énergie des datacenters
La décision de Microsoft de se tourner vers une centrale nucléaire soulève un débat plus large sur les choix énergétiques des infrastructures numériques. Alors que l'industrie des technologies de l'information continue de croître, la question de l'impact environnemental des datacenters devient centrale.
Si le nucléaire semble offrir une solution à faible émission de carbone, il reste entouré de préoccupations concernant la sécurité, le traitement des déchets radioactifs et les possibles incidents. La relance d’une centrale au passé controversé comme celle de Three Mile Island ne manquera pas de raviver ces discussions.