Meta mise sur la communauté pour modérer les contenus sur ses plateformes.
Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé un changement radical dans sa stratégie de modération des contenus. Exit le système de vérification des faits par des tiers (fact-checking). Désormais, la plateforme adoptera les "notes communautaires", un mécanisme inspiré de celui utilisé par X (anciennement Twitter), pour modérer les contenus et favoriser un débat plus ouvert.
Une transition vers les "Community Notes"
Ce nouveau système, qui sera d'abord déployé aux États-Unis avant de s'étendre à d'autres pays, repose sur les contributions des utilisateurs. Ces derniers pourront évaluer et annoter les contenus pour fournir un contexte supplémentaire ou signaler des informations trompeuses. Contrairement à l'ancien système, les messages vérifiés resteront visibles, accompagnés d'une étiquette indiquant qu'une note contextuelle est disponible.
Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a justifié cette transition en critiquant l'ancien modèle :
"Nous avons construit des systèmes complexes pour modérer les contenus, mais ces systèmes commettent trop d'erreurs et censurent trop de messages inoffensifs. Nous voulons revenir à nos racines en donnant la priorité à la liberté d'expression."
Comment cela fonctionnera ?
Les "Community Notes" s'appuieront sur une large base d'utilisateurs pour garantir des évaluations équilibrées. Voici les principales caractéristiques :
- Contribution ouverte : Tout utilisateur pourra participer au programme en s'inscrivant.
- Approche collaborative : Les annotations devront être validées par des contributeurs aux perspectives variées pour éviter les biais.
- Transparence accrue : Meta s'efforcera d'expliquer les critères d'accord sur les annotations publiées.
- Étiquettes non-intrusives : Les messages jugés trompeurs ou nécessitant un contexte supplémentaire ne seront pas supprimés, mais accompagnés d’une note explicative.
Un impact pour les utilisateurs en Europe ?
Pour l'instant, ce nouveau modèle ne concerne que les États-Unis. Clara Chappaz, ministre chargée du Numérique en France, a rappelé que les règles européennes imposées par le Digital Services Act obligent les grandes plateformes à maintenir des outils de modération robustes. Meta a confirmé que le fact-checking par des professionnels resterait en place en Europe.
Un débat entre liberté d'expression et responsabilité
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu aux États-Unis, où les débats sur la modération des contenus se sont intensifiés. Si certains saluent une plus grande liberté d'expression, d'autres craignent que ce nouveau système n'encourage la désinformation et les discours haineux.
Mark Zuckerberg a admis que cette nouvelle approche était un compromis :
"Cela signifie que nous attraperons moins de contenus dangereux, mais nous supprimerons également moins de messages et de comptes par erreur."
Meta à la croisée des chemins
Alors que des personnalités politiques et des chefs d'entreprise influencent le climat médiatique, Meta semble s'ajuster aux nouvelles priorités culturelles et politiques. Avec ce pivot vers une modération communautaire, le groupe cherche à redéfinir son rôle dans le débat public mondial.
L’avenir dira si cette nouvelle stratégie renforcera le dialogue démocratique ou exacerbera les dérives sur ses plateformes.