LinkedIn, du CV en ligne à la scène d’autopromotion.
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La plateforme, autrefois centrée sur la recherche d’emploi, est devenue un espace de storytelling et de mise en avant personnelle — entre opportunité et lassitude.
De l’outil de recrutement au théâtre du storytelling
Lancé comme un simple réseau de recherche d’emploi et de recrutement, LinkedIn a radicalement changé de visage. Désormais, la majorité des publications s’apparentent à des anecdotes inspirantes, des récits personnels ou des posts calibrés pour générer des réactions.
Paragraphes longs, emojis et petites leçons de vie : les publications reprennent souvent la même recette, inspirée des réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Instagram. L’objectif ? Maximiser l’engagement et la visibilité, plus que valoriser des compétences.
Le rôle de l’algorithme
Au cœur de cette transformation : l’algorithme. Conçu pour favoriser les contenus suscitant des réactions rapides (likes, commentaires, partages), il pousse les utilisateurs à raconter des histoires davantage qu’à démontrer leur expertise.
Résultat : une multiplication de récits formatés, souvent critiqués pour leur uniformité. Certains sont même générés par l’IA, accentuant encore l’effet de répétition.
Authenticité ou mise en scène ?
Le phénomène alimente la culture du « fake it until you make it » : tester une idée par le récit avant qu’elle ne devienne réalité. Un jeu auquel tout le monde participe, mais qui risque à terme d’user autant ceux qui publient que ceux qui consomment ces contenus.
Pour autant, LinkedIn conserve un rôle clé pour les professionnels. Dans un marché tendu où certaines compétences se font rares, la plateforme reste un outil incontournable pour les recruteurs et un levier stratégique pour les candidats qui soignent leur profil.
Une nouvelle norme sociale
Au-delà de l’emploi, LinkedIn reflète une évolution culturelle : l’effacement progressif de la frontière entre vie professionnelle et personnelle. Les nouvelles générations assument davantage leurs émotions, leurs réussites et leurs difficultés dans un cadre public — une tendance qui redéfinit les codes du monde du travail.