Boom historique pour les VPN, dont Proton.
Source : Page d'accueil du site Porhub en France en date du 6 juin 2025. (Source: capture d’écran Pornhub.com)
Le 4 juin 2025, plusieurs sites pour adultes du groupe Aylo – dont Pornhub, Redtube et YouPorn – sont devenus inaccessibles depuis la France. En réponse, les inscriptions aux services VPN ont explosé, illustrant une fois encore le rôle central de ces outils dans le contournement des restrictions d’accès et la préservation de la confidentialité en ligne.
Le jour où "la liberté n’a pas de bouton off"
Au lieu du contenu habituel, les visiteurs français des plateformes Aylo ont été accueillis par un message évocateur : «La liberté n’a pas de bouton off», accompagné d’un visuel inspiré de La Liberté guidant le peuple de Delacroix.
Cette coupure n’est pas liée directement au Digital Services Act européen, mais découle d’une loi française exigeant la mise en place d’un système de vérification de l’âge robuste pour les sites pornographiques. Face à une échéance réglementaire fixée au 7 juin, Aylo a choisi de restreindre l’accès depuis la France plutôt que de déployer une solution conforme dans l’immédiat.
Explosion des inscriptions VPN
Selon vpnMentor, les inscriptions aux VPN ont bondi de 874 % en France au lendemain du blocage. Et certains fournisseurs comme Proton, basé à Genève, ont connu des hausses encore plus spectaculaires : +1000 % en seulement 30 minutes, selon un communiqué publié sur le réseau X.
Ce pic dépasse même celui enregistré lors du bannissement temporaire de TikTok aux États-Unis.
Un effet prévisible, mais révélateur
Ce phénomène illustre plusieurs réalités :
- Les utilisateurs cherchent à reprendre le contrôle de leur accès à l’information.
- Les VPN restent des outils privilégiés pour contourner les géoblocages et protéger la vie privée.
- Les décisions réglementaires locales peuvent avoir des effets globaux sur l’industrie numérique (ici, un boost inattendu pour les VPN européens).
- Proton, positionné comme champion de la confidentialité numérique, tire avantage de ces événements pour renforcer sa base d’utilisateurs.
Vers une régulation durable ?
Tandis que la Commission européenne poursuit des procédures DSA contre plusieurs sites pour adultes en lien avec la protection des mineurs, la France semble vouloir aller plus vite et plus loin.
Cette affaire relance le débat sur l’équilibre entre protection des utilisateurs, liberté d’accès au web et solutions techniques (comme la vérification d’âge) qui ne compromettent ni l’anonymat ni la sécurité numérique.